Les amis du CENA

Jean-Marc Alliot

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Ancien élève de l'école polytechnique (promotion X83) et de l'ENAC (IAC 86-88), il est recruté à la sortie de l'ecole polytechnique pour faire partie des jeunes IAC qui devaient participer au développement de la recherche dans la DGAC, à la fois dans le cadre du plan ENAC2000, et dans le cadre de l'évolution du CENA. Il fait sa thèse sous la direction de Luis Farinas à l'IRIT, avec un séjour au laboratoire d'Argonne dans l'équipe de Russ Overbeek où il pourra travailler sur une des premières machines dédiées à l'IA, la Connection Machine. Le CENA s'intéresse alors aux systèmes experts, et en particulier au projet ERATO (N91-012) auquel il collabore jusqu'en 1993, comme une possible application de son travail de recherche.
A la suite de sa thèse, il devient critique sur l'avenir des systèmes experts, en particulier dans la note N93-738, où il prédit que "ERATO ne sera pas mis en service avant 20 ans au moins" et que "même s'il l'est, il ne ressemblera certainement pas à un système expert" (le système EEE, ERATO Environnement Electronique a été finalement mis en service en novembre 2016, soit 23 ans après, et le terme "système expert" a totalement disparu).

Il rejoint alors l'ENAC. Il est le premier directeur de la recherche de l'école, de 1993 à 1997 et structure les premiers laboratoires de recherche de l'école. Il réforme également les cursus et met en place la filière "Ingénieur ENAC Système" (IENAC/S), qui est une formation moderne en mathématiques et informatique (ADA, OCAML, cours de complexité et de calculabilité, CSP, Optimisation,...)

En 1997, il crée le laboratoire d'optimisation globale, commun à l'ENAC et au CENA, qu'il dirigera de 1997 à 2005, et qui est le premier laboratoire consacré à la recherche dans le domaine du contrôle du trafic aérien en France. Avec son équipe, il développera de nombreux algorithmes et outils: le simulateur de trafic CATS (NL97-012), renommé OPAS et devenu l'outil standard de simulation arithmétique en France (NT05-151), et utilisé également dans le cadre de travaux communs avec eurocontrol et NASA AMES (NL03-008). OPAS est toujours en service aujourd'hui à la DTI.
Il est le père avec Nicolas Durand du système ERCOS, un ensemble d'algorithmes de détection et de résolution centralisée de conflits basée sur les algorithmes génétiques; ces algorithmes auront une diffusion dans la presse (Résolution de conflits par algorithmes génétiques, Révue Aéronautique et Astronautique de France, numéro 6,De nouvelles techniques pour le contrôle aérien, Revue La Jaune et La Rouge, juin 1998). Sur une idée de Jacques Villiers, ces algorithmes s'intègreront dans le projet ERASMUS, puis deviendront les algorithmes centraux de la tâche 4.7.2 de SESAR, et seront aussi repris par Thalès ATM.
Il travaillera également très tôt sur l'utilisation des réseaux de neurones (les ancêtres du Deep Learning) pour réaliser de l'évitement réactif(NL96-006), ou pour faire de la prévision de trajectoire (NL99-008).
Il développera également, toujours avec son équipe, des algorithmes de routage automatique au sol sur les grands aéroports (NL01-002), des algorithmes de sectorisation de l'espace(N93-833),des algorithmes de groupement/dégroupement de secteurs(NL95-001), ou des algorithmes d'évitement autonome (Peut-on supprimer le contrôle au sol?, La Recherche, 319, avril 1999).
La plupart de ces travaux ont été regoupés au sein d'un ouvrage publié chez Wiley, Metaheuristics for Air Traffic Management
Il a publié plus de 80 articles scientifiques et rapports techniques disponibles ici.

De 2005 à 2011, il sera successivement coordonnateur scientifique puis chef adjoint, puis chef du domaine R&D (le nouveau nom du CENA après la fusion avec le STNA). En désaccord avec la politique choisie par la DSNA concernant la disparition du domaine R&D, il obtient sa mise à disposition de l'IRIT en 2011.
Sa carrière dans la DSNA a été compliquée, comme celle de tous les IACs et IEEACs recrutés à la fin des années 80 et au début des années 90. pour mettre en place une activité de recherche dans une structure qui ne sut jamais ni s'il fallait faire de la recherche, ni pourquoi il fallait en faire, et finira par la supprimer de son organigramme en 2011, en faisant disparaitre le domaine R&D, dernier avatar du CENA, et en supprimant les missions de recherche et de développement à la DTI. Patrick Ky, un de ses anciens élèves IAC et premier directeur du programme SESAR a déclaré que le LOG était sans doute le meilleur laboratoire de recherche dans le domaine du management du trafic aérien en Europe. C'est certainement le meilleur compliment que l'on puisse lui faire, tant il était attaché au fonctionnement "en équipe" de "son" laboratoire.

Il a également poursuivi une carrière dans l'enseignement supérieur; il est l'auteur du livre "Intelligence Artificielle et Informatique Théorique", qui a été écrit dans la foulée du polycopié qu'il avait rédigé pour ses élèves IAC à l'ENAC. Il a enseigné également à SupAéro et à l'ENSEEIHT. Sur le plan de la recherche, il fait partie de ceux qui ont introduit en France les algorithmes d'optimisation évolutionnaire après avoir rencontré David Goldberg pendant son séjour aux Etats-Unis en 1989, puis avoir travaillé avec Marc Schoenauer au CMAPX en 1993. Il a aussi travaillé sur les algorithmes de jeu et l'évaluation des joueurs d'échecs.
Il a occupé diverses fonctions administrative dans le monde de la recherche, dont chef de département à l'IRIT (Institut de recherche en Informatique de Toulouse) et co-directeur du Labex CIMI (Centre International de Mathématiques et d'Informatique de Toulouse) jusqu'en 2020.

Il réoriente ses activités de recherche dès le milieu des années 2010 vers la bioinformatique et la recherche sur le cancer. A compter de janvier 2020, il se consacre à temps complet au montage d'une équipe commune entre l'IRIT et le Centre de Recherche en Cancérologie de Toulouse, équipe qui sera officiellement créée par convention entre les différentes tutelles (CNRS, INSERM,...) et universités (UPS,...) en mars 2021. En Aout 2021, il quitte définitivement la Fonction Publique d'Etat au terme d'une rupture conventionnelle et rejoint le Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse en tant que responsable des activités en Intelligence Artificielle et Science des Données.

Il a son propre site internet.


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